Inde

Amritsar

Carole & Mike

16 nov. 2018

Amritsar

Agréable surprise ! – 10.11.2018

Nous quittons le parking du Sarhad Restaurant pour Amritsar. Le trafic est un peu équivalent à celui du Pakistan, autrement dit, c’est toujours le même chaos. Les mulets ont cependant fait place aux chevaux, on voit apparaître les premiers scooters, avec comme différence majeure, la présence régulière de femmes au guidon. La plupart des hommes sont enturbannés : bienvenue au pays des Sikhs !

En ville, il nous faut trouver une carte SIM, l’éternel devoir du premier jour en terre inconnue. Après avoir parqué Antares, nous nous rendons dans un premier distributeur de téléphonie mobile. Rapidement, un jeune homme vient à notre rescousse. Il s’agit de Jaberjeet. Persuadés qu’il travaille pour le magasin, nous nous laissons informer sur les divers produits disponibles. Très vite, nous sommes mis au parfum du fonctionnement indien… C’est long, c’est compliqué, ça ne fonctionne pas du premier coup et le système informatique est défaillant. Pour couronner le tout, le fait que nous soyons des touristes ne simplifie pas la donne… Finalement, Jaberjeet nous propose de nous rendre dans un autre magasin. Tu ne travailles pas ici ? Ah… un Indien prêt à nous aider sans contrepartie… C’est une agréable surprise ! Nous allons peut-être et après tout devoir revoir notre perception des choses !!

Après plusieurs magasins et l’aide appréciée de notre nouvel ami et de son cousin Meet, nous voilà enfin connectés ! Pour les remercier, nous les invitons à manger.

Contre toute attente, Jaberjeet nous propose de venir chez lui et de rencontrer sa famille. Sa maison se situe près d’Ajnala, à environ une heure au Nord de la ville. Il vit avec ses parents et son grand-père dans une imposante demeure, au milieu des cultures de blé. On installe Antares dans le champ moissonné voisin et nous voilà déjà réunis autour de l’apéro et d’un premier repas chez cette sympathique famille sikhe enchantée et curieuse à l’idée d’accueillir des Européens chez eux.

On nous questionne sur notre voyage et nos objectifs pour la suite. Dans un peu plus de deux semaines, nous serons dans l’avion pour la Suisse (Youpi !) mais la problématique de la mise en pension de Lahana se pose toujours. Et tout à coup, à la manière d’un puzzle, les dernières pièces se mettent en place… Joben, l’aînée de la famille en déplacement depuis Chandigarh, se propose spontanément pour la garde de la minette. Son papa, quant à lui, nous offre de gardienner Antares si ça peut nous arranger.  Mon Dieu que tu es grand ! C’est inespéré… et tellement touchant de la part de ces gens que nous ne connaissions pas il y a quelques heures seulement !

Nous nous couchons sereinement… ou presque. Que l’Inde est bruyante ! Nous qui étions contents de quitter les pays musulmans et leurs minarets, nous voilà au pays de la cacophonie sans fin. Même ici, au milieu de nulle part, les chants, les prières et la musique envahissent la nuit jusqu’aux petites heures du matin, dans une espèce de rivalité de puissance acoustique, à savoir qui aura les haut-parleurs les plus puissants … C’est absolument insupportable. Si au moins ils chantaient juste… !?!

 

Golden Temple – 11.11.2018

Le lendemain, Jaberjeet et Meet nous emmènent prendre un bain de foule dans le lieu le plus sacré des Sikhs : le Golden Temple (ou Harmandir Sahib). Il est situé au centre d’un bassin carré de 150 m de côté, qu’on atteint par quatre entrées symbolisant l’ouverture à tous les peuples et toutes les religions. La promenade autour du bassin est en marbre blanc ainsi que le pont qui mène à l’édifice. Le temple, lui-même construit en marbre de différentes couleurs, incrusté de nacre et de pierres semi-précieuses, est recouvert de plaques et de feuilles d’or. Il renferme le livre sacré des Sikhs: le Guru Granth Sahib.

Le sikhisme est assez nouveau puisqu’il date du 15ième siècle ap. JC avec à son fondement, Guru Nanak, le premier des neuf gourous fondateurs de la religion. Le Sikh croie en un Dieu unique. Il doit se conformer aux enseignements des dix gourous humains et à ceux du gourou intemporel, le Guru Granth Sahib. L’équivalent du baptême est appelé Amrit Sanskar. En buvant l’eau de baptême, le Sikh rentre dans la fraternité Khalsa. Les Sikhs initiés doivent alors suivre la règle des 5K et porter en permanence : les cheveux longs et la barbe (Kesh) ; un peigne dans les cheveux (Kangha) ; un poignard recourbé (Kirpan) ; un bracelet en fer (Kara) ; et un caleçon (Kachera) – selon le schéma ci-dessous tiré de Sarbat Sewa . Leur appartenance à la Khalsa se reconnaît au port de leur turban appelé Dastar.

Les rues qui mènent au temple sont bondées. On se déplace dans un pêle-mêle de couleurs impressionnant.

Arrivés à l’une des quatre entrées, nous devons nous couvrir la tête, nous déchausser et passer un pédiluve censé nous nettoyer les pieds… ou nous donner des mycoses c’est selon… A partir de ce point, le pèlerin continue sa course pied nu. Là encore… ça se passe de tout commentaire… Les portes s’ouvrent directement sur Harmandir Sahib. C’est vrai qu’il est majestueux, dans sa parure d’or qui se reflète dans les eaux du bassin. C’est un peu moins agréable, mais pourtant peu surprenant, de découvrir que hommes et femmes se baignent dans les eaux de ce dernier pour se purifier…

Ça se bouscule, ça se dépasse, la nourriture offerte n’est que partiellement consommée, puis ensuite jetée vulgairement par terre. Nous sommes étonnés de constater le peu de savoir-vivre qui règne ici, pourtant lieu de prière et de pèlerinage. Forts de cette expérience mais un peu déçus de cette attitude peu courtoise et décidemment peu respectueuse, nous sommes contents de prendre congé des lieux.

Coutumes locales et préparation de voyage – 12.-16.11.2018

Les jours qui suivent, nous faisons la connaissance d’une partie de la famille ainsi que de certains voisins. Nous suscitons beaucoup de curiosité auprès de tout ce petit monde et chacun souhaite nous recevoir chez lui.

Ici, quelques souvenirs de Gurman et de sa famille, ainsi que de leur quotidien aux champs et avec le bétail...

On nous gave littéralement. Chose assez surprenante, on nous regarde manger mais personne ne mange avec nous... L’art de la table indienne consiste à ce que les femmes servent les hommes et les enfants et mangent ensuite. Elles ne sont d’ailleurs et souvent présentes qu’en cuisine. Il n’y a donc pas de repas familial, pris au sens européen. En tant qu’étrangers, nous passons en premier.

Comme en Iran ou au Pakistan, il n’y a pas de couteau. Il n’y a d’ailleurs pas de fourchette non plus. Les mets se dégustent à la cuillère ou souvent avec les mains. Dans certaines régions, on n’utilisera que la main droite, la main gauche étant considérée comme impure. Elle sert à nettoyer les fesses ! Un exercice du coup maladroit pour les pauvres Européens que nous sommes et qui fait beaucoup rire nos hôtes.

La plupart des Indiens sont végétariens. Ils mangent énormément de fruits et de légumes. Leurs mets sont excellents et très sains mais aussi très relevés. Ils sont en général accompagnés de chapati, le pain local indien.

A côté des visites, nous commençons gentiment nos préparatifs de voyage. Nous achetons nos valises et commençons à les remplir. Il faut littéralement démonter le camion. Nos affaires d’hiver se trouvent à l’extérieur, dans les malles situées sur la cabine. Si l’activité paraît banale aux yeux d’un Européen, c’est une tâche très complexe ici en Inde avec le ballet incessant des curieux de passage qui se postent au pied d’Antares et nous regardent bêtement. On ne peut rien entreposer autour du camion, même provisoirement, au risque de voir disparaître nos affaires sous nos yeux. Et que dire du fameux selfie ? On nous le demande, que dis-je, on nous l’exige au moins cinquante fois par jour, à en perdre la tête ! Il est réclamé la plupart du temps de manière grossière et impolie, sans aucun intérêt profond pour les personnes que nous sommes mais par pur égocentrisme, pour la simple fierté de poster son minois sur les réseaux sociaux en compagnie d’Européens. C’est malheureux que nous soyons parfois forcés à donner de la voix méchamment pour nous faire respecter…

 
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