Turquie

Ephese, Pamukkale et Hierapolis

Carole & Mike

12 juil. 2018

Ephèse Pamukkale

Ephèse – 11.07.2018

Son nom nous est familier à plusieurs titres: religieux peut-être, car l'apôtre Paul en fait mention dans sa lettre aux Ephésiens; pour son temple d'Artemis sinon, sanctuaire qui faisait partie des Sept Merveilles du Monde et dont il ne reste aujourd'hui malheureusement pas grand-chose; ou pour son histoire, tout simplement, elle qui fût jadis une des plus importantes cités grecques d'Asie Mineure.

Quoi qu'il en soit, on reconnaît facilement l'importance que la ville a dû avoir aux innombrables éléments construits et ornementaux qui jonchent les sols. Nous sommes par contre surpris de constater le travail d'anastylose malheureux pratiqué sur plusieurs parties d'édifices. L'anastylose consiste à remettre en place des éléments trouvés sur site, en respectant le style original, mais en le différenciant d'avec les parties anciennes en utilisant des techniques et des matériaux modernes. Le processus rend lisible l'intervention contemporaine par rapport à la partie originelle de l'ouvrage et le processus doit être réversible. À Ephèse, les adjonctions de parties manquantes ont été réalisées de manière grossière et sans grande sensibilité vis-à-vis de l'existant ne créant malheureusement aucune unité stylistique dans la restauration de certains monuments.

Pamukkale et Hiérapolis – 12.07.2018

Haut lieu touristique, Pamukkale fait rêver avec ses photos enchanteresses trouvées dans les revues et sur internet, présentant son relief en terrasses de travertins blancs gorgés d'eau. Sur place, on a plutôt droit à ça...

C'est un peu moins fascinant. Surtout quand on doit se frayer son chemin au milieu des milliers de touristes (environ deux millions par année). N'espérez plus non plus, comme jadis, vous rafraîchir dans les travertins naturels. Pour les visiteurs, une promenade a été aménagée avec des bacs artificiels, seuls bassins autorisés à la baignade. Et gare aux opportunistes qui tenteraient de sortir des sentiers battus, ils se feront vite rappeler à l'ordre à coups de sifflet par les gardiens du parc.

Pour ceux qui ne l'auraient pas compris, les opportunistes, c'est nous ! Heureusement qu'on n'a pas peur des sifflets... On vous a dégoté quelques clichés sympas avant de se faire engueuler ! 

 

Le billet d'entrée vaut également pour le site archéologique de Hiérapolis, une ancienne cité thermale qui a su, déjà au 2e siècle av. JC, tirer profit des sources d'eau chaude de Pamukkale. Contrairement au site naturel, pas de gardiennage ici. On piétine les pierres historiques sans scrupule, utilisant même parfois des éléments décoratifs de frise comme marche... quel dommage ! Le site est incroyablement grand et certaines parties d'édifices relativement bien conservées. On s'imagine bien que les fouilles archéologiques doivent être d'envergure et pourtant plusieurs aspects nous troublent : pourquoi faire tant de foin pour empêcher les touristes de se promener au milieu d'un espace naturel qu'ils peuvent difficilement endommager pour laisser un site historique d'une telle ampleur livré à lui-même, où même la végétation reprend le dessus par endroit ? Les deux sites sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, ne devraient-ils pas être traités avec le même égard ? On nous parle souvent de manque de moyens... mais où partent les rentrées financières (environ CHF 15'000'000.-/an pour l'entrée seule au site, sans ravitaillement ou boisson, ni entrée aux bains antiques) ?