Cambodge

Phnom Penh... Welcome back !

Carole

1 nov. 2019

Amis Formalités douanières Infos pratiques Visa Thaïlande Phnom Penh

Une affaire d’ambassade ! – 29.10.2019

Le réveil est difficile ce matin, et l’humeur morose. Il fait déjà très chaud lorsque nous quittons le camion direction l’ambassade de Thaïlande pendant que Roland part à la recherche d’un hôtel. Comme prévu la veille, nous arrivons peu de temps après l’ouverture. La guichetière nous accueille sans grande cérémonie. « Je ne peux rien faire pour vous », nous dit-elle presque agacée. Ça, on s’en doutait bien, mais nous est-il possible de connaître la raison du refus ? De parler au Consul ? « Vous vous imaginez si tous les candidats, dont les demandes ont été rejetées, voulaient parler avec le Consul ? », renchérit-elle. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge ! Nous insistons, lui expliquons que nous ne sommes pas des touristes ordinaires, que nous ne voyageons pas par les airs, et que nous devons ramener notre camion chez nous. Elle finit par nous tendre un numéro de téléphone. Une fois à l’extérieur et connecté à internet, nous constatons que le numéro en question n’est autre que le numéro principal de l’ambassade. A quoi bon !

« Je ne peux rien faire pour vous », nous sert à son tour le consulat suisse qui nous invite à faire des allers-et-retours entre le Laos et la Thaïlande jusqu’en début d’année. A ce moment les compteurs seront remis à zéro et nous pourrons à nouveau traverser la douane terrestre thaïlandaise. A la bonne heure… Nous sommes drôlement bien servis ! Qu’allons-nous faire ?

Après un copieux brunch à la française, histoire de remonter un peu le moral des troupes, nous passons plusieurs coups de fil infructueux à l’ambassade de Thaïlande en Suisse et à Bangkok, avant de nous résigner à composer le numéro de l’ambassade de Thaïlande à Phnom Penh, sans grande conviction. Nous n’avons eu que de mauvais échos de la part des réseaux sociaux qui fustigent l’ambassade de Thaïlande, critiquent sa lenteur administrative, le dédain de ses employés, et surtout, le fait qu’elle refuse de renseigner les candidats sur les raisons de l’échec d’obtention d’un visa. C’est plutôt décourageant. Nous n’avons pourtant guère le choix. 

Nous composons le numéro et sommes surpris qu’on nous réponde immédiatement. Nous nous présentons, expliquons brièvement notre problème et demandons à être mis en contact avec le Consul. On nous demande de patienter un moment jusqu’à ce qu’une voix d’homme reprenne l’appel… c’est le Consul ! C’est inespéré. Il nous demande même pourquoi nous ne l’avons pas contacté directement après notre passage aux guichets le matin même… ?? Nous nous regardons bêtement et ne savons que répondre. A notre surprise, il est très réceptif à notre demande et nous explique que notre dossier était malheureusement incomplet (voir Phnom Penh ). Il faut donc que nous redéposions une demande et que nous y ajoutions :

  • un carnet de route avec les pays visités et les dates y relatives ;
  • un programme pour la suite de notre voyage ;
  • et nos contrats de travail, qui prouvent notre retour en Suisse.

A y regarder de plus près, nous constatons effectivement que les documents demandés sont bel et bien mentionnés sur le site de l’ambassade sous Additional required documents for multiple entry tourist visa applicants . La faute nous incombe donc.

Peu importe. L’entretien se clôt avec le sourire ! Nous allons normalement pouvoir rejoindre la Thaïlande dans quelques jours. Allons annoncer la bonne nouvelle à Roland !

Nous arrêtons un tuk-tuk afin qu’il nous ramène au Wat Botum Park. Quelle est la probabilité de tomber nez à nez avec le même chauffeur qu’il y a deux semaines alors que la ville compte environ 10'000 tricycles motorisés ? Croyez-le ou non, c’est bien lui : ce jeune homme souriant et sympathique qui nous avait déjà véhiculés ! Il se rappelle de nous et n’en croit pas ses yeux. C’est dans ces moments-là que notre voyage prend tout son sens.

De retour au camion et après avoir communiqué la bonne nouvelle à Roland, je demande aux hommes de me laisser. Je n’ai que quelques heures seulement devant moi pour rédiger un rapport sur notre voyage et ce, en anglais, ainsi que pour réimprimer tous les documents fournis lors de la première demande. Il n’y a pas de temps à perdre si nous voulons déposer notre dossier le lendemain matin. Nous terminons cette longue journée avec le feu d’artifice du King’s Coronation Day (anniversaire du couronnement du roi) et par un repas bien mérité dans un petit restaurant local dégoté par Roland.

Aeon 2, le retour – 30.10.2019

Après avoir déposé notre dossier à l’ambassade de Thaïlande et dans l’attente de nos visas, nous décidons de retourner près du mall du Aeon 2 pour les mêmes raisons qui avaient motivé notre premier déplacement. C’est sous les yeux ahuris de Roland que nous parquons Antares dans le parking de l’ancien centre commercial, à la même place qu’il occupait deux semaines auparavant. « Vous allez rester ici ces trois prochains jours ? », demande-t-il perplexe. C’est vrai que vu de l’extérieur, ce choix peu chaleureux a de quoi décontenancer le touriste le plus averti. Et ce n’est pas non plus très vendeur pour notre ami venu nous rejoindre dans notre aventure. Je pense qu’il s’attendait à quelques imprévus mais certainement pas à ça !

Tandis que nous nous installons, sûrs de nous, un agent de sécurité vient nous déloger. Rien de grave toutefois puisque nous trouvons rapidement un arrangement et garons Antares quelques mètres plus loin dans le même parking. Aussi bizarre que ça puisse paraître, nous ne sommes pas les seuls à loger ici. Il y a une famille qui vit sous l’escalier du parking, dans un logement des plus rudimentaires : une simple pièce sans fenêtres où les parents et leurs trois filles cohabitent humblement.

Ils cuisinent à l’extérieur de leur logement de fortune et utilisent les toilettes du parking pour leurs besoins sanitaires quotidiens (douche, wc, lessive). Les enfants ne vont pas à l’école car la voiture de la famille est en panne et il n’est pas possible de les véhiculer. Content de ses nouveaux voisins, le père s’empresse de réunir quelques collègues afin de partager un verre de l’amitié.

Mon Dieu, ces gens n’ont rien et nous sommes reçus comme des papes ! C’est extrêmement touchant ! Nous distribuons des crayons de couleurs aux jeunes filles qui se sont déjà entichées de Lahana et prenons place sur des chaises en plastique pour l’apéro. Alors Roland ? Que penses-tu de ce moment de partage au-delà du temps et de l’imaginaire ? Peut-être que le joyau du voyage se cache ici, dans ce parking de Phnom Penh, en présence de ces personnes au grand cœur, loin du luxe et de la luxure offerte aux touristes en tout genre ? Dans tous les cas, cet instant s’ajoute à la liste des rencontres improbables et au combien symboliques de notre périple !

 

Visite de Koh Dach – 31.10.2019

C’est bien joli tout ça, mais ça ne fait pas vraiment le beurre de notre Roland. Vivre dans un parking, ce n’est certainement pas ce qu’il s’était imaginé. Donc aujourd’hui c’est lui qui prend les commandes et nous emmène sur l’île de Koh Dach, qui se situe au milieu du Mékong au Nord de Phnom Penh.

L’île fait 12 kilomètres de long pour 3 kilomètres de large. C’est un petit poumon de verdure où le temps semble s’être arrêté. Nous nous y rendons Mike et moi en moto et Roland en tuk-tuk, puis prenons une embarcation pour traverser le Mékong. Il y a une petite route qui nous permet d’en faire le tour avec à la pointe nord une espèce de plage apparemment très prisée des habitants de Koh Dach. Malheureusement pour nous, nous sommes les seuls touristes à des kilomètres à la ronde lorsque nous nous y rendons et tout est prétexte à nous soutirer de l’argent : droit d’accès, parking, boissons, fruits et paillotte. Impossible de faire un mètre sans qu’une ribambelle de femmes nous collent aux baskets. Elles nous suivent jusqu’en bout de paillotte, de l’eau jusqu’au bassin, avec leur panier sur la tête, ou s’asseyent à nos côtés nous harcelant de leurs produits. Nous ne profiterons pas de cet instant au bord de l’eau et reprendrons rapidement la visite de l’île.

Koh Dach c’est aussi l’île de la soie. Quasi toutes les maisons sont équipées de métiers à tisser traditionnels. Là aussi les vendeuses sollicitent le promeneur, l’appâtent par leur savoir-faire et tentent de lui faire acheter le fruit de leur labeur.

Nous terminons notre tour de l’île avant de reprendre l’embarcation pour rejoindre la terre ferme et découvrons les maisons rurales sur pilotis, faites de bois, de roseaux et de palmes

Récupération des visas et départ pour O’Smach – 01.11.2019

Après cette journée d’accalmie et de visite, c’est une nouvelle journée administrative et de route qui se profile. Nous devons patienter jusqu’à 15h pour aller récupérer nos visas. Nous passons la matinée avec Roland au mall Aeon 2 et profitons pour faire quelques courses et nous ravitailler.

De retour à l’ambassade de Thaïlande, nous contrôlons scrupuleusement nos passeports. Nos visas sont validés !

Nous nous empressons de rejoindre Antares pour reprendre notre route en direction de la douane d’Osmach.

C’est 500 kilomètres de route au Cambodge et 500 autres kilomètres de route en Thaïlande qui nous attendent avant de rejoindre Pattaya, pour un total d’environ 20h de trajet. Il n’en fallait pas plus pour décourager définitivement notre ami qui décide de prendre l’avion et de nous retrouver là-bas dans deux jours.

Nous commençons à bien la connaître cette route ! Et c’est soulagés que nous refaisons chemin inverse. La motivation de la plage à venir nous encourage grandement au positivisme.

Nous rejoignons O’smach en soirée. La douane est fermée. Nous parquons Antares et retrouvons la cellule pour une nuit des plus méritées en attendant de pouvoir traverser le poste frontière le lendemain matin.

 
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