Albanie

Shkoder, Tirana et Durres

Carole

4 mai 2018

Tirana Shkodër Durrës

Camping Legjenda (Shkodër) – 29.04-03.05.2018

A quoi ressemble l’Albanie, me demanderez-vous ? C’est un pays surprenant, très montagneux et avec de belles étendues de plage. Il est difficile de comprendre pourquoi le pays ne connaît pas le même engouement touristique que ses voisins la Croatie, le Monténégro ou la Grèce. Il faut dire que l’Albanie était coupée du monde jusqu’au début des années 1990, prisonnière du régime communiste et qu’à l’instar du Monténégro, elle ne fait pas (encore) partie de l’Europe. Ceci explique peut-être cela.

Nous passons la frontière sans heurt et nous nous dirigeons vers le lac de Shkodar. Il fait déjà nuit à notre arrivée. Alors que nous souhaitons dormir au bord du lac, un habitant nous conseille de nous rendre au camping afin d’éviter tout vol sur notre véhicule. Très sympathique, il propose même de nous y conduire. Le camping Legjenda est très bien équipé : sanitaires spacieux et propres, lave-linge, sèche-linge, jolie piscine et excellent restaurant. Il n’en fallait pas plus pour y « poser nos valises » quelques jours. Entre visites locales, courses, lessives, corvées administratives et petites réfections sur le camion (renouvellement des joints étanches extérieurs qui ont souffert de l’hiver), le confort du camping est fortement apprécié.

Lac Komani – 01.05.2018

Pour notre deuxième jour au camping, nous décidons de partir à moto à la découverte du lac de Komani qui a été créé en 1978 par la construction d’un barrage sur la Drin. La route pour s’y rendre, bien que goudronnée, est défoncée ! Mais à la vue de la promesse faite de gorges spectaculaires, nos fesses endurent les 30 kilomètres de nids de poule et nous sommes heureux de le faire en moto plutôt qu’en camion ! On paie les 30 euros (!!) demandés pour l’heure de bateau et on monte dans une espèce de barque en métal corrodée où on a installé deux chaises en plastique. C’est assez rigolo… on dirait une barque vénitienne à l’albanaise  La balade aussi ne manque pas d’ironie… On attendra les spectaculaires gorges sans jamais les voir puisqu’elles n’existent pas. Il s’agit juste de jolis pans de montagnes recouverts de forêts plongeant dans un lac aux eaux claires, comme on peut en voir partout en Suisse. Mike et moi ne pouvons nous empêcher de sourire alors que notre capitaine nous dirige vers un filet d’eau qu’il est fier de nous présenter comme une cascade ainsi qu’une grotte que nous ne verrons que de loin. Nous ne pouvons cependant pas nier de la beauté et du calme du paysage. A notre retour, on nous offre un café pour le détour et nous reprenons les 30 kilomètres de nids de poule en sens inverse jusqu’au camping.

Tirana – 03.05.2018

Il est temps pour nous de partir en direction de Tirana. L’Albanie nous surprend à chaque kilomètre parcouru. Nous devons zigzaguer entre les tortues qui croisent notre route à tout bout de champ. Il y a des vendeurs de pacotille partout sur notre chemin, proposant des fruits, des légumes, des vêtements, des produits faits maison, du poisson et même des guitares ! Ils sont postés sur les routes, la marchandise étant à l’intérieur de leur véhicule ou étalée à même le sol.

En Albanie, on trouve des commerces le long de l’autoroute. Ainsi, on voit des voitures venant en sens inverse, des gens marcher au bord des voies, ici une femme, là un enfant, avec dans les mains quelques bricoles à vendre. De temps en temps se présente aussi un carrefour, avec la possibilité de repartir en sens inverse. Et on parle bien toujours de l’autoroute ! C’est étonnant et assez déroutant.

Le pays est pauvre, dans les villages traversés, les gens circulent pour la plupart à pied. On les aperçoit avec leur une ou deux vaches ou on les dépasse avec leur charrette chargée de foin tirée par un âne ou un cheval quand la paille n’est pas directement transbahutée dans une brouette. Les bergers gardent encore leurs troupeaux que l’on croise régulièrement. Ces derniers paissent dans les champs le long des axes routiers.

Quant à l’état de l’asphalte, il est déplorable, si ce n’est pour les quelques rares autoroutes. Force est de constater que l’argent du contribuable n’est pas investi dans les infrastructures.

Nous arrivons à Tirana en pleines heures de pointe. Bien que nous ayons l’impression qu’ici, l’heure de pointe soit toute la journée. Les bâtiments sont colorés et il y a de nombreuses places publiques et rues piétonnes. La ville à l’air animée, frénétique même, mais dans le chaos généré par une pluie battante et au milieu des embouteillages sans aucune place de parc à l’horizon pour notre Antares, nous renonçons à nous arrêter. Nous parcourons la rue principale, entrapercevons les principaux édifices citadins, pour certains de l’aire communiste, et repartons comme nous sommes venus. 

Les Albanais ne respectent absolument pas les marquages au sol, pour autant qu’il y en ait, et la confusion qui en découle nous vaut notre première touchette où nous voyons le cache du rétroviseur du véhicule voisin voler alors que le pneu d’Antares le percute de plein fouet ! Pas de dommage cependant, ni pour lui, ni pour nous. Nous reprenons donc notre route en direction de Durrës, la principale ville portuaire et balnéaire d’Albanie.

Durrës – 03-04.05.2018

Nous n’avons que peu de choses à dire de Durrës car nous ne l’avons pas vraiment visitée, faute du mauvais temps. La capacité de la ville à recevoir des ferries et des cargos en font un pôle touristique important. On le remarque rapidement aux rangées de parasols sur les kilomètres de plage. Les hôtels côtoient la promenade qui fait la part belle aux restaurants et bars en tout genre. Ici, on se croirait dans n’importe quelle station balnéaire de Méditerranée.

Alors que nous parcourons la rue Pavaresia à la recherche d’un emplacement pour la nuit, nous stoppons derrière un véhicule arrêté au milieu de la rue. Le chauffeur, absenté pour une courte course, revient à son automobile et à notre stupéfaction, entreprend une marche arrière. Ce n’est qu’une fois immobilisé contre Antares, tous phares arrières endommagés, qu’il réalise ce qu’il lui arrive. Voilà notre Albanais qui sort de sa voiture et nous fait de grands gestes, comme si nous ne pouvions pas faire attention ! Nous sommes abasourdis… notre véhicule n’est-il pas assez grand ?? Tandis qu’on se demande comment il est possible d’avoir deux accidents dans la même journée, l’homme nous fait signe de nous en aller. On apprendra deux jours plus tard que les Albanais roulent sans permis. La corruption aidant, c’est à coup de bakchich que sont réglées la plupart des infractions de la route. Ceci explique beaucoup de choses…

Nous trouvons un emplacement face à la mer, parqués à côté d’un restaurant qui nous offre l’hospitalité pour la nuit. Le lendemain, en parcourant la promenade, nous découvrons pour la première fois et de près cette particularité que sont les bunkers qui s’égrènent partout en Albanie par centaine de milliers. Il s’agit de petits dômes en béton armé, ressemblant à des champignons de tailles variées, percés d’une fente horizontale, que le dictateur albanais Enver Hoxha a fait construire entre 1967 et 1985 pour faire face à une éventuelle invasion. Aujourd’hui abandonnés, certains d’entre eux ont été reconvertis en boutique, auberge ou autres. D’autres arborent des peintures originales.

 
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