Cambodge, Thaïlande

Frontiere Thailande Cambodge

Carole

8 oct. 2019

Formalités douanières Frontière Infos pratiques

Lorsque frontière rime avec corruption – 07-08.10.2019

Au matin du 7 octobre, nous faisons nos adieux à Kees et Els et les remercions de leur chaleureux accueil (voir Chiang Mai ). Une longue route se profile : nous avons plus de 1'000 km à parcourir en moins de 2 jours. C’est donc une traversée express de la Thaïlande qui nous attend jusqu’au poste de douane de Cham Yeam, à la pointe Sud-Est du pays.

C'est le contraste le plus frappant qui soit à la frontière Thaïlande-Cambodge. Côté Thaïlande, c'est le billard avec une route flambant neuve. Côté Cambodge, changement de décor, nous nous croyons de retour en Inde. Mais si ce n'était que ça...

 

Au matin du 8 octobre, nous réalisons que nous devions sortir du pays un jour plus tôt. Bêtement, nous avons supposé que notre jour de sortie était le 8 car c'est un 8 du mois que nous avons renouvelé nos autorisations de séjour thaïlandais. Et donc, ni Mike, ni moi n'avons contrôlé passeports ou permis d'importation temporaire des véhicules. Nous nous étions encore félicités la veille d'avoir pu réparer le ralentisseur sur l'échappement dans les temps (voir Chiang Mai ) et de nous économiser ainsi 1'900 THB/pers. d'extension de séjour. C'est la queue entre les jambes que nous retournons à l'ATM pour retirer la somme que nous savons être notre amende à venir, soit : 500 THB/pers./jour pour l'immigration (env. CHF 16.-/pers./jour) – heureusement je suis la seule concernée – et 1'000 THB/véhicule/jour (env. CHF 33.-/véhicule/jour) pour le Custom. La journée commence bien...

Nous nous attendons à ce que la sortie du pays se passe rapidement : amendes à payer et remise des formulaires d'entrée/sortie. Il n'en est rien...

Pour rentrer au Cambodge, il faut d'abord s'assurer que ce dernier nous ouvre ses portes. Nous nous rendons donc à pied au Custom côté Cambodge, accompagnés d'un employé des douanes thaïlandaises, pour montrer des photos des véhicules et tenter de négocier leur importation temporaire. Négocier ou plutôt marchander car quiconque a déjà voyagé au Cambodge sait que la corruption règne en maître dans le pays et que le pot de vin y est monnaie courante. C'est sans aucun scrupule qu'on nous demande 1'500 THB/véhicule (env. CHF 52.-/véhicule). Mike hausse les épaules. Dans un premier temps, il nous faut juste l'accord pour sortir de Thaïlande, la vraie négociation viendra plus tard. Nous retournons donc côté Thaïlande pour organiser notre sortie du pays.

Nous présentons nos passeports à l'immigration qui ne manque pas de notifier notre retard. Il faut se rendre à un second guichet, de l'autre côté de la route pour payer notre amende avant l'application du tampon de sortie. L'argent est déjà sur la table alors qu'un nouvel employé nous demande de le suivre, interrompant les démarches en cours. Il nous ramène côté Cambodge, chez la police d'immigration cette fois. Nous leur expliquons que nous nous sommes déjà entretenus avec leurs collègues et nous retournons sur sol thaïlandais. Il faut apposer un nombre impressionnant de signatures sur un nombre tout aussi impressionnant de documents pour une simple infraction... Documents en poche, nous retournons à l'immigration qui valide le paiement et appose le tampon de sortie et retournons au guichet de l'autre côté de la route qui valide le tampon de sortie... Ils en brassent de l'air ici pour pas grand-chose... Voilà déjà plus d'une heure que nous sommes arrivés et nous ne sommes pas encore passés au Custom thaïlandais !

Concernant ce dernier, ça se passe plutôt rapidement. Heureusement d'ailleurs car tout se fait par guichets sur rue et sous un soleil de plomb ! Les amendes sont payées, les véhicules sont à peine contrôlés (un regard sur les plaques de la moto et un aller-retour furtif à l'intérieur de la cellule), le douanier ne remarque même pas Lahana qui dort tranquillement dans un coin. On nous remet un carton jaune à présenter à la personne responsable du portail de sortie et nous voilà dans le camion, le moteur allumé. Vous pensiez que c'était fini. Et non... Le carton jaune ne suffit pas ! Il manque apparemment encore un document... Il faut ressortir du véhicule, retourner au guichet de l'autre côté de la route qui nous envoie vers un soldat posté vers le portail de sortie à qui nous remettons le carton jaune, avant qu'un employé ne nous ramène au guichet qui nous indique l'autre document à présenter, que nous remettons à l'employé, que nous retournions dans le camion, que la personne responsable du portail nous demande où est passé notre carton jaune, qu'elle le récupère auprès du soldat et que le portail s'ouvre enfin, alléluia !

Qu'est-ce que ça va donner du côté cambodgien ?

Première étape, le visa on arrival. Nous le savons, il est 30$/pers. pour une durée de 30 jours + 5$ pour des frais quelconques et de toute façon injustifiables. A peine arrivés, nous nous faisons aborder par un aide de douane qui nous réclame nos passeports et 37$/pers. Ça commence bien... Et voilà déjà 4$ qui s'envolent. Nous pourrions nous battre, mais il fait si chaud, la douane thaïlandaise nous a déjà sucé une bonne partie de notre énergie, nous savons qu'une bataille de titans nous attend au Custom suivie d'un long trajet jusqu'à Sihanoukville (250 km) de nuit et sur des routes peu ou pas entretenues...

Pendant que Mike fait la queue à l'immigration, nous nous rendons compte que non content de son bonus, monsieur l'aide de douane ne nous a pas rendu la monnaie sur notre argent. Je m'empresse de le repérer et de lui réclamer notre dû, sur quoi il me répond : « Et mon pourboire ? » Elle est bien bonne celle-là ! Et puis quoi encore ? Je lui reprends les billets et tourne les talons sur le champ.

Arrive le moment du Custom. Les douaniers récupèrent passeports, visas, permis de conduire, cartes grises des véhicules et disparaissent pendant une durée qui nous paraît une éternité. Nous attendons à l'extérieur. Puis soudain, deux d'entre eux refont surface. Après nous avoir rendu nos documents, ils nous font signe de rentrer à l'intérieur d'une pièce. A l'abri des regards, nous comprenons tout de suite que l'heure des négociations a sonné. "1'500 THB/véhicules" nous lâche le premier. Mike répond qu'il souhaite voir à quel endroit est indiqué le montant demandé et demande à avoir une quittance. Les visages se défont... un des douaniers sort et revient avec un supérieur au bout du fil. Il tend le téléphone à Mike qui réitère sa demande. « Ah, il n'y a pas de quittance ? On peut donc négocier ? » Nous ne pourrons malheureusement guère descendre en dessous de 20$/véhicule. Nous savons que nous ne devrions normalement rien payer mais il est déjà 16h, ça fait déjà plus de 3h30 qu'on nous balade d'un guichet à l'autre et il reste près de 5h de route... Nous lâchons. C'est ça ou nous sommes condamnés à passer la nuit ici.

Nous pensons être enfin sortis de notre galère, assis dans notre camion, que rebelote, la police d'immigration nous fait signe. Ah non, pas encore un bakchich ?? Il faut leur fournir des copies des documents du Costum... C'est infernal ! Ils sont situés à 10 m les uns des autres. Ils ne peuvent pas communiquer entre eux, assis sur leur terrasse respective ? Ce n'est finalement qu'une demi-heure plus tard, allégés de quelques 2'500 THB d'amendes, 70$ de visas et de 44$ de pot de vin, que nous reprenons la route sous une pluie diluvienne...

Welcome to Cambodia !

 

INFORMATIONS ET CONSEILS PRATIQUES

 

Change

Bien que la monnaie locale soit le riel (KHR), la plupart des articles se paient en dollars américains. Le pays travaille donc avec les deux monnaies et il faut un peu de temps pour s'acclimater. Les prix sont affichés avec des cents, seulement, les Cambodgiens n'acceptent que les billets. Pour vous restituer la monnaie, ils vous fourniront donc des riels. Il faut compter 4'000 riels pour 1$.

Exemple : un article coûte 23.25$. Vous payez avec un billet de 50$. On vous rend 26$ et 3'000 riels. Ou alors vous payez 23$ et rajoutez 1'000 riels.

Le retrait en dollars se fait à tous les ATM. Pour éviter trop de frais, il est cependant conseillé de lui préférer le change.

 

Internet 

Il n'est pas compliqué d'obtenir une carte SIM au Cambodge en tant que touriste. Il existe plusieurs fournisseurs dont Cellcard, Metfone ou Smart. 

 

Assurance RC/véhicule

Pour s'assurer au Cambodge, il faut avoir un permis cambodgien. Il est très facile à obtenir mais encore faut-il vouloir faire les démarches. A notre connaissance, il faut s'adresser au Ministère du travail public et des transports et il coûte 35$. Vous l'aurez compris, le permis international n'est pas reconnu au Cambodge et en cas d'accident, vous ne serez pas couverts. Nous avons pris contact avec pas loin d'une dizaine d'assurances et toutes nous ont confirmé ce fait. Roulez donc prudemment ! 

 
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