Iran, Turquie

Frontiere Turquie-Iran

Carole

12 août 2018

Carnet de passage Formalités douanières Frontière Infos pratiques

Aux frontières de la Perse – 12.08.2018

Frontière iranienne, nous voilà ! À quelle sauce allons-nous être mangés ?

Nous remontons sur la colonne de camions marchandises jusqu'à un premier portail. Il n'y a pas de queue concernant les voitures. On dirait bien que nous sommes les seuls à passer la frontière et ma foi, même si c'est assez surprenant, c'est plutôt agréable. On nous demande nos origines et les gardes nous indiquent avec le sourire la route à prendre.

Arrêtés devant le portail iranien, j'enfile mon foulard – et oui, il est l'heure ! – et nous sortons du véhicule pour faire tamponner nos passeports à la douane turque.

Un homme s'approche de nous et nous demande si nous voulons faire du change. Nous nous méfions. Pour rappel, il n'est pas possible de faire de retraits ou de payer par carte dans le pays. Il faut donc prévoir un montant raisonnable pour le séjour, en dollars ou en euros, à échanger sur place. Il ne lâche pas le morceau et propose de nous orienter sur le site. Il nous conduit jusqu'au guichet de contrôle des passeports de la douane piétonne et demande à tous ceux qui font la queue de se pousser, si bien que nous nous retrouvons les premiers devant le douanier. Ça aussi c'est assez inhabituel ! Après le tampon de sortie du pays, nous rebroussons chemin dans la queue, s'excusant auprès des personnes agglutinées et nous retournons au camion. Notre homme compte bien conclure son affaire et insiste pour nous faire du change. Mise à part une mise en garde que nous avions lue sur les arnaques en douane concernant les taux de change, je dois avouer que nous ne nous sommes que peu intéressés à la question, pensant très naïvement qu'il suffirait de contrôler le taux du jour en ligne pour ne pas se faire avoir. C'est ainsi que notre homme nous propose un taux de 1€ = 56'500 rials qui est légèrement supérieur à celui des taux bancaires. N'y voyant que du feu, nous échangeons donc nos premiers euros et devenons en un clin d'œil millionnaires ! Les papiers des véhicules sont contrôlés et voilà notre feu vert, le portail iranien s'ouvre.

Là aussi un homme nous aborde et nous comprenons d'après d'autres récits similaires qu'il doit s'agir du "facilitateur". Il parle parfaitement anglais et aide les pauvres touristes que nous sommes dans les méandres administratifs des formalités douanières iraniennes.

Il nous demande nos passeports et nos carnets de passage (CDP), dans notre cas, un pour le camion et un pour la moto (voir  Il était une fois... Istanbul ). Petite info importante qu'il nous communique et que nous ignorions : le nombre de carnets de passage doit être égal ou inférieur au nombre de personne se présentant à la douane. Autrement dit, une personne seule ne pourrait pas voyager en camping-car avec à l'arrière un scooter ou une moto. Il nous invite ensuite à le suivre à l'intérieur d'un bâtiment et nous conduit au guichet de contrôle des passeports. Une fois les documents validés, nous nous dirigeons vers un bureau pour la signature des CDP. Un douanier vérifie que les véhicules correspondent bien aux indications du CDP et on nous donne l'accord pour poursuivre notre route. Aucune fouille du véhicule n'a été effectuée. Ils n'ont même pas demandé à y jeter un œil !

À son tour, notre facilitateur nous propose du change. Nous lui demandons son taux et à notre surprise, il nous annonce 1€ = 70'000 rials. Nous ne comprenons pas comment il peut être à ce point supérieur au taux bancaire. Nous regrettons d'avoir changé notre argent précédemment et décidons de lui céder quelques euros supplémentaires.

Puis il monte dans un taxi et nous indique de le suivre jusqu'au bâtiment des assurances situés un kilomètre plus loin. L'Iran ne figure en effet pas sur notre carte verte. Il n'existe que des assurances annuelles pour la moto. Nous nous en tiendrons donc à celle du camion. Elle nous coûte 175€, ce que nous trouvons exagéré. Avec le stress du passage de frontière, la langue, etc., nous sommes mal placés pour essayer de négocier et cédons au prix annoncé.

Dernière démarche douanière : faire valider les documents à la police et annoncer notre arrivée dans le pays. Le poste se situe un peu plus loin, derrière le parking des camions. Nous voilà officiellement acceptés sur terre iranienne, après 1h30 de douane seulement, et sans difficultés particulières !

Notre facilitateur demande à être rémunéré. Nous lui proposons 15€. Il demande 50€ en faisant allusion à sa famille, ses enfants, le taxi qu'il doit payer... Bref, la fatigue prend le dessus et nous lui lâchons trop aisément 30€.

 

 

INFORMATIONS ET CONSEILS PRATIQUES 

 

Change

Nous apprendrons à notre insu quelques jours plus tard que les bureaux de change proposent un taux de 1€ = 100'000 rials et que le facilitateur est rémunéré à hauteur de 10€ à 15€... Ça se passera de commentaires, surtout que nous ne comprenons toujours pas ce taux particulier, complètement désavantageux pour les gens qui le pratiquent... Nous préférons éviter de penser à ce que nous avons perdu dans cette histoire... C'est à s'arracher les cheveux... Conclusion pour les voyageurs en Iran, évitez de changer trop tôt votre argent, attendez plutôt de le faire dans un bureau de change loin des douanes.

 

Diesel et frontière

À part ça, pour les quelques autres infos utiles, sachez qu'on essayera de vous induire en erreur concernant des frais bancaires qu'il faut effectuer afin de pouvoir faire votre plein à la station de la ville de Bazargan. Ce qui se passe, c'est que le diesel iranien est si bon marché (environ 10ct/litre) que pour ne pas défavoriser les pays limitrophes, il n'est pas autorisé de mettre plus de 100 litres de carburant dans les villes près des frontières. Pour bénéficier d'un plein plus important, à notre connaissance et pour ce que nous avons compris, le chauffeur devra payer un supplément en banque. Ce qui revient grosso modo au prix du diesel qu'il paierait dans le pays limitrophe et qui n'a pas grand intérêt. Il faut donc faire quelques kilomètres à l'intérieur des terres pour être en mesure de remplir son réservoir. Je n'ai par contre pas d'informations concernant l'essence et si la pratique y est la même.

 

Toman vs rial

Concernant leur monnaie, les Iraniens parlent de toman et non pas de rials. Le toman était la monnaie officielle du pays jusqu'en 1932. Mais pour les Iraniens, il reste leur monnaie de cœur. 1 toman = 10 rials. C'est très déroutant car parfois les prix affichés sont en toman et parfois en rials. Ça conduit à des situations assez cocasses !

 

Calendrier perse

Pour ce qui est du calendrier, nous avons fait un saut temporel, puisque le calendrier perse ne correspond pas au calendrier grégorien qui est le nôtre. Ici, nous sommes en 1397, et ce n'est pas une blague. Le week-end correspond à notre jeudi et vendredi. Les six premiers mois comptent 31 jours et les six mois suivants 30 jours. L'année commence le 21 mars, donc leurs jours n'ont rien à voir avec nos jours... Ça doit être sympa de se synchroniser avec le reste du monde !

 

Chiffres

Ensuite, les chiffres persans sont différents des chiffres arabes. Donc pour s'y retrouver, il n'y a qu'une solution : les apprendre !

 

Internet et VPN

Enfin, certains réseaux sociaux sont interdits en Iran, tels que Facebook. Il vous faudra donc un VPN pour pouvoir vous connecter à certaines applications, pensez-y ! D'ailleurs attendez-vous à certaines difficultés pour vous procurer une carte SIM. Il en existe pour les touristes. Choisissez de préférence la compagnie Irancell pour une meilleure couverture réseau.

 

Taarof

Pour terminer, si vous partez en Iran, nous vous conseillons de prendre connaissance du taarof . Il s'agit d'une forme de politesse iranienne qui consiste à refuser jusqu'à trois fois avant d'accepter. 

 
blog comments powered by Disqus