Iran

Pasargad, Chiraz et Persepolis

Carole

22 sep. 2018

Chiraz

Pasargad – 18.09.2018

Nous quittons Yazd avec à notre bord une passagère iranienne, Elnaz, rencontrée au Silk Road Hotel. Elle est notre première invitée à voyager dans la cellule pendant que nous roulons et ça a l’air de lui plaire. Nous nous arrêtons pour la nuit à Pasargad, lieu de sépulture de Cyrus le Grand, dont nous ne verrons le monument que de loin. Nous sommes à la veille de l’Ashura et tous les établissements et lieux touristiques sont fermés (voir  Ispahan et le Désert de Varzaneh ).

Arrivée à Chiraz – 19.09.2018

Nous retrouvons Victor à Chiraz (voir Yazd ) après avoir installé Antares au ITTIC Shiraz Tourist Complex et à la suite d’une longue négociation avec le manager de l’établissement sur le coût de nos nuitées. Pour la première fois, nous avons une salle de bain privative, à côté du camion, et c’est un détail fort agréable.

La ville entière se prépare pour les commémorations. Même Mike et moi, nous nous mettons au diapason et fouillons nos armoires à la recherche de vêtements noirs, histoire de respecter les traditions et de se fondre un peu dans la foule.

Seul le Shah-e-Cheragh Holy Shrine est ouvert au public et il me faut une fois de plus m’affubler du tchador que j’ai toutes les peines du monde à maintenir en place.

Le soir, nous assistons enfin aux premières processions de l’Ashura. Un cortège sans fin traverse la ville en direction du Holy Shrine. Il est constitué des regroupements de chaque mosquée, composés d’hommes se flagellant au zanjir suivant une chorégraphie rythmée, ainsi que de divers véhicules et de chars. 

Mais le plus impressionnant est le alam, considéré comme un étendard religieux, il était porté aux cours des batailles dont celle de Karbala. Les personnes portant le alam sont appelées alamdars. Un alam peut peser jusqu’à 300kg et est porté par un seul homme, en principe à la tête du cortège de la mosquée concernée. Il est une représentation physique faite de symboles et d’allégories : au centre se trouve le tiqe, une espèce de longue épée gravée de poèmes à propos de l’Imam Hussain, du prophète Mohamed et de ses enfants, ainsi que certains vers du coran : décoré de plumes, il possède diverses figurines telles que lions, oiseaux et centaures.

Jour de l’Ashura – 20.09.2018

Aujourd’hui, c’est le dixième jour de Muharram, le jour officiel de l’Ashura et le point culminant des commémorations. La ville des poètes, réputée pour être joyeuse et animée, est endeuillée. Les bazars, échoppes et restaurants sont quasi tous fermés. Il nous faudra marcher longtemps avant de trouver un établissement ouvert. Les touristes semblent s’être donnés le mot, alors que nous y retrouvons plusieurs têtes connues, rencontrées précédemment à Yazd. La journée est au farniente avec Victor et Elnaz.

Lorsque nous retournons au ITTIC Shiraz Tourist Complex, un autre véhicule d’expédition est là ! Nous faisons la connaissance de Magdalena et de Matthias, deux Allemands, ainsi que de leur Mercedes, le premier camion similaire à Antares que nous croisons depuis notre départ de Suisse.

Persepolis, Nasgh-e Rostam et mosquée rose – 21.09.2018

La vie quotidienne reprend ses droits, et nous, nos visites, avec la majestueuse Persepolis. Ancienne ville de Perse, elle fut fondée au 6e siècle par Darius comme capitale de cérémonies de Perse. Le site est très bien entretenu. Tous les murs des ruines ont été mis à niveau, ce qui est assez particulier, et les arasées enduites de terre et de paille pour les prévenir de toutes nouvelles détériorations. De par sa régularité, on dirait une maquette géante.

Nous sommes par contre un peu déçus du guide qui passe son temps à nous parler d’art et de personnages dont les noms nous échappent à peine prononcés, plutôt que de répondre à nos questions d’histoire ciblées. Il a de la peine à sortir de son blabla appris par cœur et chronométré pour une durée de septante minutes.

Après Persepolis, nous demandons au taxi de faire un bref détour par Naqsh-e Rostam, lieu de sépulture de Darius. Nous nous contenterons de photographier les tombeaux depuis le parking, leur accès étant de toute façon interdit, il ne nous semble pas prioritaire de dépenser le prix des entrées pour le site.

De retour à Chiraz, nous avons le plaisir de découvrir la Mosquée Nasir-ol-Molk, aussi appelée mosquée rose. Après tant de monuments religieux visités, tous aux couleurs turquoises, il est bon de voir de la faïence sur ton rosé.

Nous étions impatients de découvrir le reflet des vitraux au sol, mais nous sommes apparemment aux mauvaises heures de la journée. Discrètement, et par curiosité, nous retirons un des tapis pour permettre aux couleurs vives de se projeter sur le carrelage. Il faudra nous contenter de cette maigre contribution photographique à nos souvenirs et d’ internet et de notre imagination pour le reste.

En soirée, nous retrouvons nos nouvelles connaissances allemandes ainsi que deux barbiers iraniens – vous noterez la différence sur Mike – pour un apéro et un souper pluriculturel.

Dernier jour à Chiraz – 22.09.2018

Après avoir salué Victor, puis Magdalena et Matthias voilà que Siavash, le nouvel ami barbier de Mike, nous invite à manger.

Nous nous rendons ensuite et en sa compagnie à la Citadelle Karim Khan et au Bazar Vakil. Un peu las des mosquées et pas forcément férus de poésie, nous laissons de côté les incontournables Mosquée VakilMausolée de Hafez et Tombeau de Saadi au profit d’une dernière soirée tranquille à deux, avec la minette, au camion.

 
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